SUBHUTI (ou Subhodi) - Le maître initial de Sun Wukong
Les personnages de Pèlerinage vers l'Ouest - Personnages secondaires
L'auteur de Voyage vers l'Ouest (Xiyouji) Wu Cheng'en fait apparaître au début roman le sage Subhodi, un vieux maître d'éducation spirituelle et d'arts martiaux. Celui-ci va transmettre à Singet les secrets de la longévité divine, des pouvoirs magiques et bien-sûr les arts martiaux qui vont lui permettre de réaliser des exploits extraordinaires tout au long d'un voyage semé d'embûches.
Quelle est l'origine du personnage Subhûti (ou Subhodi) ?
Subhodhi est le terme couramment utilisé dans le roman chinois et dans les versions anglaises. Plus rarement le terme bhûti qui signifie « bien-être » en sanskrit, puti en chinois et Subhûti sont utilisés dans la version chinoise. Il est possible d'entrevoir que l'auteur se soit amusé à translittérer le terme Subhûti en Subhodi (bodhi = éveil ou illumination) en faisant un jeu de mots ou manière de souligner que le sage a atteint la bouddhéité. André Lévy, traducteur en français de Pérégrination vers l'Ouest utilise systématiquement le nom Subhûti, car il considère que le terme Subhodi peut être une transcription erronée. Ce choix est aussi conforté par le fait que le personnage du patriarche est directement inspiré du second disciple du Bouddha historique (après Ananda).
En témoigne l'iconographie qui va illustrer les étapes successives de l'écriture du roman au fil des siècles. En témoigne ce détail du vieux Subhûti (ou Subhûti de longue vie), tiré du célèbre Sutra du diamant de Dunhuang (Vajracchedikā Prajñāpāramitā Sūtra), le premier livre imprimé vers 868 connu à ce jour pour être parvenu complet.
L'édition standard de 1592 du Voyage vers l'Ouest a été publiée avec une série de gravures sur bois. Au chapitre 2, deux d'entre elles représentent la scène de la rencontre initiale entre Subhûti et le Roi des Singes. Celui qui va prendre nom de Sun Wukong se prosterne devant le patriarche qui a une attitude très hiératique (=avec une solennité rituelle) conforme à l'image de son maître Bouddha.
Dans l'histoire bouddhiste, Subhûti est un des très proches disciples du Bouddha historique car il est celui qui a le mieux compris le concept bouddhique de « vacuité » (vide).
Outre cet héritage historique, pour sa contemplation de la vacuité, et sa bienveillance faisant de lui un modèle bouddhiste, Subhûti peut être considéré comme un bodhisattva. (Le terme sanskrit bodhisattva désigne des êtres (sattva), humains ou divins, qui ont atteint l'état d'éveil (bodhi). Le bouddhisme du « Grand Véhicule » (Mahāyāna), enseigne que les boddhisattvas retardent, par compassion pour leurs semblables, leur entrée dans le nirvāṇa et veillent sur les êtres humains ). Tout comme Guanying, le patriarche a une influence déterminante sur le déroulement de la Pérégrination vers l'Ouest car il lui transmet non seulement une éducation spirituelle en lien avec la nature de mission confiée à Tripitaka mais aussi l'arme mentalement en lui inculquant la force de la volonté face aux difficultés qu'il rencontrera tout au long du voyage vers l'Ouest.
Toujours est-il que l'auteur du roman Wu Cheng'en a sans ambiguïté renforcé la filiation spirituelle entre le proche disciple de Bouddha et le Patriarche de la Grotte des 3 étoiles à l'occasion d'une mise en scène mémorable au cours de laquelle Subhûti attribueà Sun Wukong le nom religieux de « Conscient-de-la-Vacuité ».
Dans quelles circonstances apparaît Subhûti dans le roman ?
Subhûti est présenté par son nom vers la fin du premier chapitre, lorsqu'un bûcheron parle du patriarche au Beau Roi des Singes et de l'emplacement de sa résidence dans la montagne de la Terrasse-des-Dieux d'un pouce carré. Le patriarche Subhûti séjourne dans la grotte de la Lune Descendante et des Trois Etoiles. Il apprend que le patriarche a déjà formé d'innombrables disciples et qu'il y a actuellement « trente ou quarante personnes » en cours d'études (Levy, 1991, vol. 1, p. 23). Après un rapide échange avec un garçon immortel à la porte d'entrée,le Beau Singe Roi est conduit dans une salle où Subhûti donne une conférence à un groupe d' immortels de rang inférieur. Le patriarche lui demande son nom et l'endroit où il habite, mais il s'énerve car il croit que Singet ment au sujet de son voyage de dix ans à travers le monde. Cependant, après avoir été assuré de la vérité et avoir entendu parler de la naissance miraculeuse de la pierre, Subhûti accepte officiellement le primate comme disciple.
Comment Subhûti est-il décrit ?
Le romancier Wu Cheng'en ne décrit jamais explicitement les traits de caractère ou son apparence physique. Le personnage est aniconique (=sans représentation figurative).
A son arrivée dans les profondeurs de la grotte où réside le patriarche, Singet aboutit devant l'estrade de jaspe où siège solennellement Subhûti, entouré en contrebas d'une trentaine d' élèves. Il ne manque pas d'être impressionné par sa présence majestueuse au point de se prosterner et de frapper le sol de son front un nombre incalculable de fois.
Dans un poème (A. Levy p. 25) du premier chapitre, le patriarche est magnifié ainsi :
L'immaculé immortel d'or du Grand Eveil,
Subhûti, de l'Occident, cette merveille,
Par delà la mort et la naissance,
Le Double Trois en action , sans défaillance,
Le souffle de l'esprit emplis de compassion,
Vide et changeante, libre et spontanée,
Sa nature de Bouddha peut tout faire !
Il a l'âge, la force, la majesté du Ciel,
Le grand Maître de la Loi, l'esprit éclairé.
Alors que les descriptions très imagées de Sun Wukong, de son futur maître Tang Sanzang et de ses autres disciples jalonnent le roman, tant dans leurs apparences physiques que dans leurs traits de personnalité, l'évocation de Subhûti reste désincarnée, à l'instar des disciples du Bouddha historique. Il est élevé au rang d'une divinité. L'imagination du lecteur est mise à contribution pour représenter le personnage. Notre imaginaire se raccroche probablement aux traits de caractère austères implicitement mis en évidence dans les chapitres 1 et 2 du roman : Subhûti est vite impatient, il peut s'emporter (ses colères seraient légendaires et sont bien soulignées dans certains textes Mahayana), être critique et ironique tout en restant bienveillant : « Il faut avouer que tu n'es pas beau, mais enfin tu ressembles à un singe qui se nourrit de pignons. »
L'absence d'apparence corporelle de Subhûti conforte la sainteté du personnage influencé par l'histoire de la vie de Bouddha et de ses disciples. Elle est en harmonie avec la description paradisiaque de la montagne où il réside.
La maison de Subûthi est située dans un lieu dont le nom littéral est « Grotte de la lune inclinée et des trois étoiles sur la tour de l'esprit et la montagne du pouce carré ».
Description paradisiaque de la montagne du patriarche
Le roman évoque la beauté de la montagne alors que Singet traverse une forêt pour se rendre à l'entrée de l'école :
Palette colorée de brumes et nuées,
Du soleil et de la lune reflets mordorés :
Mille cyprès, dix mille bambous élancés !
Les vieux cyprès peingent en vers la moitié
De l'espace. Les bambous noyés de brume
Teintent de bleu le ravin entier qui fume.
A l'entrée fleurs rares étendent tapis de brocart.
Près du pont comme l'herbe de jaspe parfume !
Aux rebords en saillie posse le lichen bleu.
Les mousses vert jade préfèrent le bord des cieux.
La grue de l'immortel fait entendre son cri,
Parfois d'élèvent les phénix, ailes unies.
Le cri de la grue monte jusqu'à l'emyrée,
L'aile du phénix colore mille nuées.
Le gibbon noir, le cerf blanc se laissent entrevoir,
Le lion et l'éléphant suivent leur bon vouloir.
Contemple en détail cette terre bénie :
Ne vaut-elle pas mieux que le paradis ?
André Lévy, 1991, vol. 1, pp. 23-24
Une terre bénie [Fudi, 福地] à voir en esprit :
Elle a la véritable apparence du Paradis.
(Wu & Yu, 2012, vol. 1, pp. 112-113)
Les noms de la grotte et de la montagne font référence par 3 fois au concept philosophique du « cœur-esprit » (xin, 心), le centre de l'intellect spirituel.
Le nom de la résidence montagnarde du patriarche est probablement influencé par des concepts alchimiques taoïstes et philosophiques bouddhistes. Cela est conforté à deux reprises dans le roman. Au chapitre 17, Singet fait face à un monstre du Mont et de la Grotte Vent-Noir, lequel l'interroge sur ses pouvoirs divins. Il lui déclame son histoire de vie. Après l'enfance,
Je suis sorti du cycle de la mort impure.
D'un coeur sincère je suis allé vers la Voie,
Sur le mont Lingtai cueillant les simples du moi.
En cette montgne vivait un immortel ;
Dix-huit mille ans était son âge réel.
Je le priai de me prendre comme novice
Et de me guider sur la voie de longue vie
A Levy, Pélerinage vers l'Ouest, Vol 1, p. 328
Au chapitre 67, à un vieillard claudiquant et déblatérant se montre réticent à héberger pour la nuit l'équipe des pélerins vu la tête de Singet. Alors par delà les apparence, Singet se présente en rappellant encore sa rencontre avec le patriarche, sans le nommer, en faisant une allusion discretement alchimique à son lieu de résidence (coeur-esprit = Mont de la lune penchée et des 3 étoiles cf. plus haut)
"Mes ancêtres sont du continent de l'Est,
Au mont de Fleurs et Fruits en ma jeunesse,
Auprès d'un maître de l'âme et du coeur,
J'ai appris les arts martiaux dans leur ampleur,
...."
A. Levy, Pélerinage vers l'Ouest, Vol 2, p. 317
Pour aller plus loin dans ce sens, il est intéressant de s'interroger sur la localisation de cette montagne divine dans la cosmologie bouddhiste.
Le Mont de la Lune penchée dans la cosmologie bouddhiste
L'emplacement de cette montagne est révélé lors de la première conversation entre Singet et Subhûti. Après avoir entendu parler des voyages de Sun, le patriarche demande :
"Comment se fait-il que vous mentionniez le continent Purvavideha de l'Est ? Deux grands océans et toute la région du continent méridional de Jambudvipa séparent cet endroit du mien. Comment avez-vous pu arriver jusqu'ici ? (Wu & Yu, 2012, vol. 1, p. 114).
Dans la traduction d'André Lévy, l'allusion à l'Occident se trouve dans le poéme ci-dessus où l'auteur précise "Subhûti, de l'Occident, cette merveille...." (André Lévy, 1991, vol. 1, p. 25).
L'univers du Voyage vers l'Ouest est calqué sur la géographie cosmique hindo-bouddhiste qui place 4 continents respectivement autour des quatre faces du mont Sumeru, la montagne géante qui est considérée comme le centre du monde (axis mundi du cosmos).
Rappel de 4 continents de la cosmogonie hindo-bouddhiste :
- le continent oriental Pûrvavideha (Sanskrit : « Dépasser le corps »),
- le continent méridional Jambudvîpa (Sanskrit : « Roses-Pommiers » = l'île aux arbres jambu)
- le continent occidental Godaniya (Sanskrit : « Don du le bétail »),
- le continent nord de l'Uttarakuru (Sanskrit : « Son désagréable » kuru toponyme au finfond de l'Himalaya)
Mais il n'y a pas parfaite concordance des orientations de l'univers hindo-bouddhiste et celle de Wu Cheng'en ! L'imaginaire est poussé à son extrême : l'auteur du roman tourne le cadran méteorique (vue du ciel) d'un quart de tour vers la gauche !!! Alors que la géographie cosmique indo-bouddhique associe traditionnellement le Jambudvipa méridional à l'Inde, le roman place le « Pays de l'Est » (Dongtu, 東土, c'est-à-dire la Chine) au sein ce continent et associe l'Inde à la Godaniya occidentale. Il est possible d'en déduire que la montagne de Subhûti est située en Inde, terre native du bouddhisme, tandis que le Mont de Fruits et Fleurs de Sun Wukong se situerait en orient. Ce quart de tour donne tout son sens au titre du roman : Voyage Vers l'Ouest
Résumé des principaux programmes de l'Ecole de Subhûti.
Compétences de base
Au début du deuxième chapitre, le patriarche demande à ses étudiants immortels d'enseigner à Singe des tâches domestiques courantes comme aller chercher du bois et de l'eau, s'occuper du jardin, semer des fleurs, couper des branches d'arbres et nettoyer le terrain du monastère. Les élèves de Subhûti ont aussi pour consigne de lui donner des leçons sur le langage humain et la politesse, la calligraphie, la lecture des Écritures et des procédures rituelles mineures comme la combustion de l'encens.
Sur la voie de l'immortalité
Sept ans plus tard, Subûthi remarque que Sun saute dans tous les sens, d'un pied à l'autre, se contortionnant pendant que tout en écoutant son cours. Il propose ensuite à Singet de lui enseigner un certain nombre de techniques, mais ce dernier refuse à plusieurs reprises car il doute qu'elles lui permettront pas d'accéder à l'immortalité. Ce refus contrarie le patriarche, qui frappe Sun trois fois sur la tête avec une règle, puis s'en va les mains dans le dos. Ses frères religieux aînés le réprimandent pour avoir irrité leur maître, mais, grâce à son intelligence spirituelle, Sun sait que ce reproche était en fait un code secret. Il entre ensuite dans la chambre du patriarche à la troisième montre (trois coups) en utilisant une porte dérobée (mains derrière le dos), et c'est là que le maître révèle le secret de l'immortalité dans un poème fleuri.
Enoncés ainsi , à brûle-pourpoint, par le maître, les programmes ne sont pas appréciés par Sun Wukong. Il se montre réticent car il ne comprend rien à tout ce galimatias de comères.
Le maître s'impatiente devant la réticence du « sacré macaque ». Alors il s'approche de Singet, règle en main et lui en frappe la tête par 3 fois puis, croisant les mains dans le dos, quitte la salle d'enseignement. De façon codée, Subhûti vient d'inviter son nouvel élève à lui transmettre la Voie dans un lieu secret.
Nuitamment, Conscient-de-la-Vacuité arrive chez le maître : « Puisque tu as compris mes indications cachées, approche, écoute attentivement, je vais t'enseigner la sublime voie de longue vie » (André Lévy, Pélerinage vers l'Ouest, T1, page 35). Outre les secrets de l'immortalité, Subhûti va livrer à Singet qui n'est pas une personne ordinaire pas plus qu'un simple singe, plusieurs séries de formules orales qui lui permettront de se transformer en une autre personne, un autre animal ou un objet.
L'apprentissage des transformations
Après que Singet a réussi à atteindre la vie éternelle trois ans plus tard, le patriarche lui enseigne les 72 transformations afin d'échapper au châtiment envoyé par le ciel et destiné à le détruire. Il lui enseigne également le saut de nuage, une méthode de vol ultra-rapide. Les frères religieux de Sun sont émerveillés par ses exploits et lui demandent de montrer son pouvoir de transformation en se changeant en pin (voir chapitre 2 et visionner de façon récréative la vidéo se trouvant en fin d'article !). Les applaudissements qui s'ensuivent troublent fortement Subhûti, qui renvoie les autres avant de réprimander et d'expulser son disciple sous prétexte de sauver la vie de Singet de ceux qui voudraient lui faire du mal pour apprendre ses secrets célestes. Mais avant que Sun n'ait pu partir, son maître le menace de tourments éternels dans le monde souterrain s'il révèle que le patriarche a été son précepteur. Singet promet de ne jamais prononcer son nom. C'est la dernière fois que l'on "voit" Subhûti dans l'histoire, mais il y est fait référence à deux autres reprises (chapitre 17 et 67 ci-dessus évoqués).
Il s'agit des 72 transformations de la « Multitude des tueurs terrestres » et des 36 transformation de la « Multitude des redresseurs célestes ».
Sans tarder Sun Wukong ne va pas manquer de mettre les leçons de Subhûti en application et d'étonner ses condisciples. Le néophyte relève le défi de se transformer en arbre. Il se met à prononcer des formules de mise en route, puis après une secousse, voilà Sun Wukong transformé en pin !
L'apprentissage des compétences spirituelles
Dans le champ des compétences spirituelles, Subhûti suggère à Sun d'acquérir 4 groupes de compétences (ou Portes Latérales) parmi un ensemble 360 portes secondaires pour entrer dans la Voie et atteindre le juste fruit = l'éveil.
Une porte comprend l'apprentissage de pratiques divinatoires (manier la planchette, manipulée les tiges d'achillée, comment éviter le mal et aller vers le bonheur.
Une seconde consiste à appréhender les différents courants de pensées des diverses école (confucianisme, bouddhisme, taoïsme.... et à lire les Écritures de Bouddha ou de Saints.
Un troisième porte qui est celle l'apprentissage du silence de la méditation, de la pratique végétarienne.
Enfin la quatrième porte, « la Porte secondaire du Mouvement » permet de pratiquer l'agir et le faire, aspirer le Yin pour renforcer le Yang, bander l'arc et tendre l'arbalète (méthaphore) et autres pratiques sexuelles visant à transformer la semence en énergie qi, préparer des décoctions selon les recettes, expérimenter de formules alchimiques, brûler des joncs et forger des chaudrons... boire du lait de la mariée et autres choses du même genre.
En consultant l'article SINGET (Sun Wukong) - Ses qualités, ses compétences et ses pouvoirs. il est possible d'entrevoir le socle des compétences acquises auprès de son premier maître Subhûti. Mais aussi celles qui sont "tranformées" au cours des expériences rencontrées par Sun Wukong tout au long du parcours initiatique vers l'Occident pur !
Sources utilisées pour rédiger cet article :
Jim R. McClanahan, The Patriarch Subodhi, Sun Wukong's First Master. JourneytothewestResearch.
André Lévy, traduction de Xiyouji, Wu Cheng'en, Pérégrination vers l'Ouest, Gallimard, Bibliothèque de la Pléïade, 1991, T1 et T2 (PVO).
Récréation
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Bataille entre Erlang et Sun Wukong à l'occasion de laquelle Sun opére des Transformations . Extrait tiré du film d'animation de Wan Lai-ming produit par les Studios de Shanghai 1961-1965, diffusé en français sous le titre "Le Roi des Singes". Erlang, Seigneur celeste, dieu de la guerre et neveu de l'empereur de Jade dispose également de pouvoirs de transformation... La situation est difficile pour Sun.
JC maj 15/09/2024